Les poissons amphihalins avancent leurs dates de migration au fil des décennies

Les poissons amphihalins (ex. anguille, alose, lamproie, saumon, truite de mer) vivent alternativement en eau douce et en eau salée pour accomplir leur cycle de vie. Ces espèces sont en déclin en France et plus largement dans leur aire de répartition du fait des nombreuses pressions qu’ils subissent. Pour suivre ces populations à fort enjeu économique et patrimonial, différentes stations de comptage sont implantées dans les cours d’eau français. En analysant les données de 40 stations localisées sur 28 cours d’eau français il a été mis en évidence une avancée des dates de migration anadrome (de la mer vers les cours d’eau) de ces espèces (-2,3 jours/décennie en moyenne, min = −0.2j, max = −3.7j). Ce décalage dans les dates de migration est bien expliqué par la température de l’air et de surface de la mer, par les débits des rivières et l’indice d’oscillation Nord-Atlantique, indiquant que des facteurs jouant à plusieurs échelles spatiales influencent les dates de migration.

Ces résultats, publiés dans la revue Freshwater Biology, sont en accord avec de nombreuses études rapportant l’avancée des dates des moments-clés des cycles de vie des espèces pour une plus large gamme de taxon comme les plantes, les oiseaux, ou les mammifères.
Référence de l’article : Legrand, M, Briand, C, Buisson, L, et al. 2020. Diadromous fish modified timing of upstream migration over the last 30 years in France. Freshwater Biology https://doi.org/10.1111/fwb.13638